Présentation de l'association marseillaise ALARM - compte rendu de Sara

Ivora et Stefan de l'association ALARM

07/08/13, 10h
62 personnes

La fondation de ALARM

Nous sommes des militants de l'association ALARM. Nous avons organisé en 2011 la Veggie Pride à Marseille, à cinq individus, et lors de la dernière semaine nous avons été rejoints par des militants locaux qu'on ne connaissait pas et on s'est aperçu qu'à Marseille il y avait une demande, une envie d'agir. Après ça, on s'est dit : pourquoi ne pas créer un groupe local, une association ? Il y avait la Semaine Mondiale pour l'Abolition de la Viande en octobre, et il y avait une opération barquette. On avait envie d'avoir une structure pour la porter. On avait conscience que nos revendications étaient politiques. Une structure était importante pour tenir un discours si on voulait être identifiable auprès des médias. À Marseille, il y avait un vide niveau militant. Il y avait des militants mais pas d'association. Il y avait l'AVF mais ce n'est pas dans ses attributions d'organiser certaines actions comme les actions barquette. On s'est demandé si on allait pas gaspiller de l'énergie en créant une énième association. Finalement, ce n'est pas le cas.

Le fait d'avoir une association officielle nous permet de définir des statuts, d'avoir des adhérents, un compte en banque, une charte... Tout cela nous permettait d'avoir une ligne de conduite et de ne pas se laisser dépasser par certains militants qui ne correspondent pas à la ligne : nous sommes une association pour l'égalité animale, antispéciste. Notre charte définit une ligne de conduite qu'on a choisie.
C'est une association antispéciste pour la libération animale, tant pour les non humains que pour les humains. Nous avons déposé une charte. Quand on a créé notre association, on a créé un nom. On voulait s'appeler le PLAM (pour la libération animale à Marseille) mais ça existait déjà. Finalement, on a choisi l'acronyme de Association pour la Libération Animale dans la Région Marseillaise.

On avait la volonté d'être autonome pour ne pas se référer à une autre structure pour faire nos actions. Notre association fonctionne sous forme collégiale, pas de CA, pas de bureau, pas de hiérarchie entre les membres fondateurs. On départ on était quinze. Les membres solidaires sont tous déposés en préfecture donc responsables juridiquement. Ce collège solidaire veille à ce que les actions soient cohérentes avec ce qu'on avait défini au départ. Les membres du collège solidaires refusent tous de consommer des produits animaux. Le nombre d'adhérents a grossi assez vite, on s'est vite retrouvé à être trente pour organiser les actions. Nous avons une cinquantaine d'adhérents au total.

Les antennes d'ALARM

Nous avons été sollicités par des membres du CLAM de Montpellier. Ils voulaient monter une association et ont demandé à ce qu'on crée une antenne à Montpellier, puis dans la foulée, une antenne à Valence, à Avignon. En projet, une antenne à Toulon, une antenne à Perpignan, à Grasse. Chaque nouvelle création d'antenne doit être approuvée à l'unanimité par le collège solidaire et entraîne l'entrée d'une ou deux personnes dans le collège solidaire. La seule règle fixée est que chaque proposition de nouvelle forme d'action doit être discutée et approuvée par le collège solidaire.

On a des règles : refuser les campagnes sexistes, âgistes, homophobes, etc. Il y a un droit de veto des membres fondateurs quant à l'intégration de nouveaux membres.

Objectifs et revendications d'ALARM

Les objectifs et les revendications de l'Alarm sont l'abolition de l'esclavage animal, de toute forme de discrimination. On s'est fixé des outils : instaurer le dialogue et amorcer une prise de conscience sur l'abolition de l'esclavage animal. C'est aussi dans le but de garder à l'esprit que nous agissons dans l'espace public. Quand on fait des actions dans la rue, dans l'espace public, on s'adresse à la société tout entière et c'est pour ça que c'est important d'avoir des relais immédiats. Si on fait une action qui touche deux cents passants, c'est très bien. S'il y a des médias, on va en toucher cent mille ou deux cent mille. Parmi les fondateurs, il y a des personnes qui peuvent être opposées à des campagnes comme la campagne poules pondeuses de Monoprix mais se contenteront de ne pas y participer ; cela n'empêche pas les autres d'y participer. On fait attention que notre discours soit centré sur les animaux et que les autres restent secondaires. On a adhéré à une association qui s'appelle « mille bâbords » qui regroupe une dizaine d'associations à Marseille. C'est un local qui accueille les associations, une médiathèque, mais aussi un site un peu équivalent à Indymedia et c'est important pour nous de s'inscrire là-dedans. Du coup, Mille Bâbords nous met en avant. On a donc une ouverture vers d'autres formes de militantisme. On est une association toute jeune.

Présentation des actions d'Alarm vidéoprojetées : action barquette dans le cadre de la SMAV, vente de viande humaine à la criée sur le vieux port, stands pour l'abolition de la viande, à Avignon, à Montpellier, une action qui montre le nombre d'animaux terrestres tués pour la production de viande, à l'occasion de la SMAV (pour cette action, ils étaient cinquante), deux action contre le gavage, pour relayer les actions de Stop Gavage, des actions Monoprix contre les œufs de batterie, des action contre le décret cantine, des actions contre les cirques à Marseille, des actions anti-vivisection pour relayer la SMAL ou Air Souffrance, action de soutien aux militants de Green Hill qui avaient délivré des chiens de laboratoire en Italie, action à Montpellier pour relayer l'initiative citoyenne européenne contre la vivisection, participation à la marche contre la fourrure de Marseille, action pour les journée internationale des droits des animaux, actions à l'occasion du festival d'Avignon, avec les coupures de presse et des reportages.


Toutes les vidéos sont en ligne sur le site de l'Alarm (lien : alarm-asso.fr).

Blandine : Comment faites-vous pour avoir une aussi bonne couverture médiatique ?

Ivora : On fait des communiqués de presse en essayant de trouver les bons moments. On a réussi à accrocher quelques journalistes et on garde les contacts précieusement. Les médias vont aller plutôt aux actions consensuelles, intéressantes visuellement. On a un fichier d'une centaine de journalistes à Marseille et d'une vingtaine à Avignon.

Brigitte : Les actions pétition dans la rue sont importantes car elles mobilisent les médias.

Guillaume : Avez-vous un compte youtube où vous diffusez les actions ?

Joris : Il y a alarm-videos et alarm-association.

Ivora : Il y a en a qui sont en ligne sur le site et cela renvoie au compte youtube.

Yves : Pour l'action d'Avignon (celle du 6 juillet, très impressionnante) est-ce que ce sont les personnes du groupe d'Avignon qui l'ont montée ?

Stefan : Non, on l'a élaborée ensemble. Mais le fait d'avoir un groupe à Avignon était très important pour répéter, prévoir, charger les ordinateurs, etc.

Joris : Je voulais revenir sur la charte. L'association doit rassembler des gens qui sont pour l'abolition de la viande mais elle n'empêche pas d'intégrer des personnes non végétariennes ou qui ne sont pas d'accord avec toutes les revendications. Concernant les dissensions, on est tous abolitionnistes mais pas tous d'accord avec la stratégie. Il y a des abolitionnistes inclusifs, d'autres qui sont des purs et durs. Mais c'est un noyau affinitaire qui s'est regroupé. Donc on se fait confiance, on respecte les idées des autres et reconnaît qu'on ne détient pas forcément la vérité et on accepte de voir aboutir des actions avec lesquelles on n'est pas forcément d'accord. Ce fonctionnement est quelque chose de très précieux.

Stefan : Des fois on nous demande de nous positionner sur des sujets où nous n'avons pas de position.

Florence : Quand j'entends que les associations sont les unes contre les autres, ça m'énerve. On est peu en France à se soucier des animaux. Il faut se méfier de ce purisme. On devrait tous travailler sur notre ego. Le but de tout ça est que ça s'arrête, il faut penser aux animaux.

Yves : Je trouve épatant que des groupes locaux reprennent l'association Alarm. Pourquoi font-ils ça ? Pour profiter de votre savoir-faire ?

Stefan : On ne l'explique pas. C'est un sujet énorme. Il y avait une attente. Lors de la Veggie Pride, on a rencontré des végétariens à Marseille qui ne connaissaient même pas l'AVF. Il y avait un gros isolement.

Charlotte : Il y a un des membres fondateurs qui utilise beaucoup les réseaux sociaux et cette personne a la capacité de rameuter les gens et a propulsé l'association en avant. Alarm a permis à des individus qui avaient envie d'agir d'intégrer le groupe très vite.

Dominique : Votre succès est très encourageant. Un tel succès ne peut-il pas être mis au service aux personnes en France qui mouillent leur chemise ? Par exemple, pour les procès de L214, il faudrait montrer que ce n'est pas qu'une association mais un mouvement d'opinion, en apportant un soutien.

Stefan : Par rapport à L214, on est très petits.

Joris : Pour répondre à la question d'Yves. Il y a un effet vertueux des premières actions qui ont un retentissement médiatique, qui rassemblent du monde. Comme il y a le côté affinitaire et la bonne ambiance, cela donne envie aux autres de s'impliquer. La proximité géographique fonctionne aussi. Cela essaime au fil des rencontres.

Florence : Pour ceux qui veulent monter des antennes d'Alarm, il faut savoir qu'on a essayé pendant des années de rameuter du monde et ça ne marchait pas. L'association a pris d'un coup, des militants sont apparus partout à Marseille. Il ne faut pas se décourager.