Antispécisme et féminismes : discussions collectives

L'atelier «antispécisme et féminismes» avait été proposé à l'organisation des Estivales, accepté, et mis au programme pour le mercredi 30 au matin. Cependant, les quatre initiatrices de l'atelier ont indiqué fin juin leur intention de le faire en non mixte, réservé aux femmes. L'organisation des Estivales a jugé que cela était incompatible avec ses principes, qui impliquent l'ouverture à toute personne intéressée par la question animale. La matinée du 30 juillet est donc maintenant libre.

Rien n'interdit les réunions organisées de manière privée pendant la durée des Estivales; les initiatrices ont indiqué leur volonté de maintenir l'atelier, en le réservant aux femmes, et il se fera donc sous ce statut.

Nous reproduisons ci-dessous la présentation qui avait été faite initialement de l'intervention.

L'on ne naît pas bête

À partir de la filiation de l'antispécisme avec les autres mouvements de libération, nous nous questionnerons sur ce que nous ont appris ces mouvements et leurs pensées (l'analyse de la construction de l'autre par ex, on ne naît pas femme ni noir...) qui puissent servir la cause animale. À quel point «l'animal» est-il une construction, dont la déconstruction serait bénéfique à sa libération?

Créer des catégories, c'est forcément créer une hiérarchie entre ces catégories. Les catégories «femme» ou «animal» ont été créées par la volonté des hommes de dominer les indivduEs classéEs dans ces catégories, et de faire passer ces dominations pour «naturelles», inévitables. Comme cela semble être le cas pour toutes les dominations, elles impliquent des constructions de l'autre par classement en couples binaires, opposés hiérarchiquement, et déclinés à partir du couple Nature / Culture. Ces dominations servent les intérêts matériels, symboliques et identitaires des dominants, maîtres de ce discours.

L'on ne naît pas femme, on le devient. L'on ne naît pas bête, mais on peut le devenir…

Du constat de ces dominations et de leurs effets sont nés le(s) féminisme(s) et l’antispécisme: comment ces luttes, qui ont chacune leur spécificité, peuvent-elles se nourrir entre elles, que peut-on apprendre de l'une et appliquer, ou pas, à l'autre?