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«Pour en finir avec l'idée d'humanité» - compte rendu de Sara
Conférence par Yves Bonnardel
55 personnes
La question de l'humanité constitue un sujet crucial car l'idée d'humanité est un obstacle à la libération animale. C'est une question qui revient sans cesse au détour des écrits animalistes, mais qu'on a du mal à aborder frontalement : on ne lui donne pas l'importance fondamentale qu'on devrait lui accorder.
J'aurais pu intituler la présentation d'une façon moins polémique, par ex. : «pour en finir avec les idées d'humanité et d'animalité », ou bien, « pour en finir avec l'humanisme » ou bien encore, simplement : « pour en finir avec le spécisme ». Mais cette idée d'humanité est l'incarnation particulière que prend l'idéologie spéciste en mettant l'accent sur notre propre espèce. C'est bien parce qu'on met l'accent dans nos civilisations sur l'humanité comme valeur suprême, et que cette fameuse humanité est absente chez les autres animaux (les non-humains), qu'on leur retire toute valeur. L'idée d'humanité est une idée socle de notre civilisation, au moins depuis la Renaissance, avec la laïcisation du christianisme ; avant c'était le fait d'être Chrétien qui était fondamental, la "christianité" était l'identité de fond et la Chrétienté le groupe d'appartenance fondamental ; ce n'est que très progressivement, avec le mouvement historique humaniste, que les gens se sont progressivement plutôt définis par leur espèce biologique, mouvement qui s'est affirmé au fil des siècles. La notion d'humanité, en tant qu'identité, s'est affirmée de plus en plus comme une notion positive. L'humanité s'est affirmée aussi comme groupe d'appartenance fondamental.
L'humanité a été prise comme l'espèce biologique à laquelle on est censé appartenir mais aussi avec beaucoup de restrictions : à elle seule, l'appartenance biologique stricto sensu n'était pas suffisante pour faire partie de l'humanité, il fallait posséder d'autres caractéristiques pour faire pleinement partie du genre humain : être homme, blanc, adulte, valide et sensé, civilisé (riche)...
Cette notion d'humanité n'a jamais été un pur fait mais, comme toutes les identités, a toujours été une notion bien plus floue : elle se pose comme correspondant à l'appartenance à un groupe mais il faut toujours remplir d'autres critères en plus. Pour être humain, il ne faut par exemple pas être inhumain, ni monstrueux, ni bestial. On n'est pas inconditionnellement humain : on peut toujours être reconnu plus ou moins humain...
Il y a des catégories diverses qui se voient refuser un accès de plein droit à la catégorie entière, comme les femmes qui étaient renvoyées à la part naturelle dans l'humanité. Les peuples colonisés soumis à l'esclavage n'étaient pas considérés non plus comme faisant partie de l'humanité, il leur restait à accéder à la raison, à la liberté, à la civilisation, de la même façon que les enfants.
Fondamentalement, la notion d'humanité s'est créée d'emblée par opposition à l'animalité et à la nature. Elle a été créée pour diviser, opposer un "nous" à des "autres". C'est déjà ce que disait Françoise Armengaud dans L'Encyclopédie Universalis en 1984. On retrouve des analyses similaires chez Derrida, Levi Strauss, Burgat...
La notion d'humanité est centrale et il est difficile de l'attaquer frontalement. On ne peut pas faire l'économie de cette attaque-là, on ne peut éviter de briser le tabou qu'il y a par rapport à cette idée d'humanité. C'est une idée criminelle, non seulement pour la question animale mais aussi pour d'autres luttes humaines. C'est une idée anti-éthique : raisonner en termes d'humanité c'est éviter de raisonner de façon éthique ; de la même façon que lorsqu'on raisonne en termes de nature, lorsqu'on raisonne en terme d'humain ou non, on dévie la question et on ne se pose pas la question de savoir ce qui est juste ou pas.
Je suis égalitariste, je pense que l'ensemble des êtres sensibles (sentients) ont une vie qui leur importe et qu'il n'y a aucune raison valable de ne pas prendre en compte les intérêts de ces êtres de façon égale aux miens propres, aux nôtres propres. Je critique l'idée d'humanité comme étant une idée qui court-circuite l'idée d'égalité. On vit dans une société où, selon qu'on soit humain ou qu'on ne le soit pas, on se voit reconnaître des droits fondamentaux (droit à la vie, à la liberté, à ne pas être torturé...) qui sont la moindre des choses si on veut vivre une vie satisfaisante dans ce monde ; ces droits sont déniés à de nombreux êtres, au prétexte qu'ils ne sont pas humains. On dénie aussi l'humanité aux handicapés (cf. le régime de Vichy qui pendant la seconde guerre mondiale a procédé à ce qu'on a faussement appelé «l'extermination douce», menant plus de quarante mille handicapés mentaux à la mort) mais aussi à ceux qui n'ont pas été à la hauteur de leur humanité : les coupables, les criminels. Néanmoins, les grandes victimes de l'idée d'humanité restent les non-humains.
L'humanité est une idée qui se pose comme positive. Elle est reliée aux idées de gentillesse, de modération, de bonté... Elle est aussi liée dans nos esprits à l'idée d'égalité et à celle d'universalisme. Alors que l'idée d'humanité signe simplement la création d'un groupe qui enlève des droits à d'autres êtres, ce n'est donc pas un universalisme mais bien au contraire un particularisme. On peut comparer l'idée d'humanité à un nationalisme ou à un chauvinisme. On a trouvé un critère auquel donner arbitrairement un caractère fondamental et on défend ainsi un particularisme posé comme un universalisme. Le vrai universalisme serait la prise en compte de l'ensemble des êtres sensibles (sentients).
On se perçoit comme humain au lieu de se sentir animal, être sensible ou individu. On est individualisé comme humain alors que les animaux sont désinvidualisés. Il faut se départir de notre appartenance à une humanité. Au Moyen-Âge, en Occident, l'appartenance qui primait sur les autres était la chrétienté, chez les Grecs antiques, c'était la citoyenneté. Ceux qui ne faisaient pas partie de la Cité, on pouvait par exemple les mettre en esclavage. Dans d'autres civilisations, c'était d'autres critères mais pas du tout l'appartenance à un groupe biologique. Ce processus historique qui a amené ce changement est toujours présenté comme un phénomène positif. Il l'a effectivement été dans la mesure où il a inclu de plus en plus de personnes dans le groupe des égaux, mais c'est un processus qui a vu dans le même temps se durcir la distinction avec les non-humains, qui restent les grands exclus, les grandes victimes de ce système humano-centré.
L'idée d'humanité est l'idée d'un groupe biologique qui est détenteur d'une dignité spécifique ; la dignité a quelque chose à voir avec l'honneur, qui était une idée aristocratique (c'en est une sorte de traduction contemporaine, plus "démocratique"). Notre commune humanité, même si elle peut comprendre des caractéristiques exceptionnelles, ne nous procure pas de dignité particulière qui devrait être refusée à d'autres êtres sensibles. Il n'y a aucune raison que des « propres de l'homme » doivent entrainer une dignité particulière. On sait qu'il y a des gradations constantes des humains aux animaux. Et c'est d'ailleurs un biais anthropomorphique que de parler de gradation, de progression de l'animal vers l'humain : il y a au vrai des types d'intelligence qui peuvent varier : se situer dans l'espace, mémoriser des choses...
De plus, des êtres humains ne présentent pas certains « propres de l'homme » mais on ne leur dénie pas la dignité humaine.
On ne voit pas en quoi le fait d'être humain ou non humain devrait intervenir. Placer la valeur suprême dans l'humanité n'a pas d'autre fonction que d'empêcher la prise en compte de la sensibilité/sentience (= possibilité de ressentir les sensations) comme critère fondamental. L'idée d'humanité peut d'ailleurs de ce fait se retourner contre les êtres humains eux-mêmes. En effet, prendre en compte l'humanité en moi c'est par exemple m'interdire de me suicider au motif que l'humanité (la vie humaine) est sacrée. Ou alors, en interdisant l'avortement, on accorde un droit sacré à la vie à des amas de cellules qui ne ressentent rien au détriment de la femme qui les porte et qui a des intérêts bien réels à défendre, elle.
L'idée d'humanité se pose par rapport à celle d'animalité en termes de supérieur ou d'inférieur. Cela crée l'idée par exemple de surhumains ou de sous-humains. Ces deux notions révèlent la réalité de l'humanité. Cette idée d'humanité est fondée sur la réalité de se distinguer, se différencier et dans le même temps se valoriser.
On a intérêt à essayer d'attaquer l'idée d'humanité, de la fragiliser, de la subvertir pour lui ôter son degré ou son caractère d'évidence naturelle et la faire apparaître pour ce qu'elle est : un construit politique qui n'est pas neutre mais lié à des systèmes de domination monstrueux et sanguinaires et sans lesquels elle n'aurait pas de sens. L'idée d'humanité est liée au système de domination spéciste et disparaîtra avec lui.
Je n'ai pas traité tous les points. Je voudrais qu'on prenne une demi-heure pour en discuter ensemble et qu'après vous en discutiez tous en groupes de six.
Discussion collective
Hélène : J'approuve ton analyse. Il est évident que tu parles d'un point de vue athée. Je parle d'un point de vue métaphysique mais sans religion, une unité de tout ce qui est vivant. Je voudrais faire un groupe de travail : pourquoi y a-t-il ce besoin de dominer ? Avons-nous un déficit d'animalité lié au fait qu'on a ratiboisé notre énergie sexuelle ? Historiquement il manque ces notions dans ta présentation : l'éradication d'un mode de vie qui englobait tout le vivant.
Pierre : Tu disais que le fait qu'il n'y ait pas de définition de la nature sapait sa pertinence, mais il en est de même pour la sentience, par exemple.
Éric : Il y a eu un élargissement de l'humanisme au fil du temps, est-ce qu'on ne se dirige pas vers un élargissement de la notion vers l'animalisme ?
Yves : J'ai oublié d'aborder un point. Il y a certes eu un élargissement mais aussi une rigidification des frontières. Et je pense justement que la révolution morale et politique que peut amener la critique du spécisme peut permettre de rompre enfin avec le système d'appartenance; qui veut qu'on ne soit pris en compte qu'en tant qu'on appartient à un groupe. Jusqu'à présent, qu'il s'agisse de la citoyenneté grecque, de la chrétienté médiévale ou de l'humanité contemporaine, c'est en tant qu'on fait partie du groupe d'appartenance socle qu'on se voit reconnaître des droits fondamentaux ; c'est en tant que membre d'un groupe. La révolution morale à laquelle j'aspire signifiera qu'on donne de l'importance à chacun parce qu'il éprouve des sensations et des émotions, et non plus parce qu'il appartient à tel ou tel groupe. Dire qu'après l'humanisme il y aura l'animalisme, qui élargit la sphère des êtres qui ont des droit, cela ne permet pas de rompre avec cette logique. On reste dans une logique de groupe d'appartenance, l'animalité succédant simplement à l'humanité.
David : Le christianisme au départ se voulait un universalisme car il s'est construit en opposition avec le judaïsme qui voulait restreindre le paradis au peuple élu. Pour les Chrétiens, un humain non chrétien devait devenir Chrétien. Il y a d'emblée d'une part la proclamation de l'universalisme, et d'autre part le fait qu'il y a pourtant une condition d'entrée, qui est de devenir conforme aux critères (qui est affirmé comme étant le simple produit de la raison). Du fait d'être un être humain on devait reconnaître l'existence de Jésus, etc. Cela était réservé aux humains.
Yves : Mais je pense que le fait qu'il y ait, en ce qui concerne l'humanité, à la fois la proclamation qu'on est humain du simple fait de "faire partie" de l'espèce humaine (il s'agit donc prétendument d'un "fait", et on est censé alors être humain de plein droit, de façon inconditionnelle), et à la fois, contradictoirement, l'exigence impérative qui nous est faite de coller à notre humanité, c'est-à-dire, d'être ou de rester "humain" pour être considérés comme tel, je pense que ce fait ne vient pas spécialement du Christianisme. L'humanité est à voir comme d'autres identités de dominants, comme la virilité par exemple : il ne suffit pas d'avoir un pénis, d'être un mâle biologique. Il me faut sans cesse réaffirmer cette virilité par les comportements adéquats si je veux continuer d'être perçu comme un homme et de jouir des privilèges qui y sont liés. En tant qu'homme, j'ai un standing à tenir. Sinon, je suis "dégradé", je perds les bénéfices de ma position de dominant, les privilèges liés, et je risque d'être traité comme un dominé... Ce processus-là est donc plutôt lié, à mon avis, au fait que l'humanité est une identité de dominant.
[…]
Isabelle : Dans Le concept du continuum,on parle de peuples d'Amérique du Sud, qui ont une culture très différente. Même s'ils n'avaient pas du tout la même éducation que les occidentaux ou le même mode de vie, ils se sentaient quand même supérieurs car humains.
Séb : Je suis d'accord avec Yves sur l'idée d'humanité mais ma question n'est pas « pourquoi ? » mais « comment ? ». Est-ce que la meilleure façon de venir en aide aux animaux est bien de s'attaquer à cette idée d'humanité ? On peut envisager une société humaniste qui abolirait l'élevage... La notion d'humanité est une montagne qui bouche l'horizon, mais j'ai l'impression qu'on doit l'attaquer au burin à notre petite échelle de militants alors qu'on n'est peut-être pas obligés d'en passer par là.
Une intervenante : Pour parler du vocabulaire, il y a aussi du vocabulaire positif lié à certains animaux : certes, on dit : « manger comme un cochon » mais aussi : « rusé comme un renard », etc.
Yves : Pour essayer de répondre à Séb. La lutte contre l'humanité ne doit pas être le fer de lance de la lutte militante mais on ne perd rien à essayer de rompre un tabou, créer une sorte de faille, cela peut ouvrir des portes à plein de gens. La critique du spécisme, qui est fondamentale d'un point de vue politique, donnera des fruits d'ici des décennies, pas avant (si elle en donne jamais), mais on ne doit pas faire l'impasse là-dessus car elle nous permettra sans doute alors de passer de victoires partielles à une victoire globale. Lutter sur ces fronts-là peut sembler vain et non productif mais je pense que ça nous laisse la possibilité de saper des fondements pour que dans 50 ans l'édifice puisse vraiement s'écrouler. Pour ma part, je lutte vraiment dans l'optique d'un véritable changement de civilisation.
David : Oscar Horta disait que si, il y a deux siècles, pendant la Révolution Française, il y avait eu une critique forte du spécisme, on n'en serait pas là. Il faut raisonner à long terme.
Discussions en petits groupes
Après 45 mn de discussion en petits groupes, chaque groupe nomme un rapporteur qui fait un compte rendu de ce qui a été dit dans son groupe.
GROUPE 1 : On a évoqué pas mal de sujets. On s'est rendu compte qu'il était difficile, dans la société actuelle, de rejeter l'humanisme, ça paraît hallucinant pour les gens. On devrait modifier notre vocabulaire et ne plus relayer les concepts humanistes. Plutôt que de critiquer l'humanisme, lui faire perdre son importance en parlant des intérêts des animaux. On s'est aussi demandé si c'était parce qu'on était humaniste qu'on explotait les animaux, ou s'il s'agissait d'une justification a posteriori.
Le non spécisme absolu est difficilement envisageable ? À partir de là, il faut faire une différence entre ce qu'on peut faire concrètement aujourd'hui et ce vers quoi on peut tendre.
GROUPE 2 : On est partis sur des histoires de conscience. On disait que les gens croyaient que les animaux n'avaient pas de conscience. On a parlé de la déclaration de Cambridge (2012) sur la conscience : des scientifiques ont déclaré que l'existence d'une conscience était à considérer au-delà de l'espèce humaine. [Cette déclaration est traduite et publiée sur le site des Cahiers Antispécistes] Il y a d'autres choses : Damasio, spécialiste du cerveau, a, sur la base de cas exceptionnels chez les humains, affirmé que la conscience ne logeait pas dans le neo-cortex, mais dans des zones de cerveau qui sont beaucoup plus vieilles. On peut retrouver des formes de conscience dans le cerveau reptilien. Pour fissurer cette histoire d'humanité, il faudrait faire connaître des découvertes éthologiques qui sont faites régulièrement, par exemple les grands singes qui sont capables de réaliser des tâches plus complexes que les humains (retenir une suite de 15 chiffres qui apparaissent quelques secondes sur un écran..).
Une anecdote intéressante a été évoquée : dans le cadre du programme scolaire, en SVT on doit expliquer que l'humain a 23 paires de chromosomes, qu'il est un bipède, etc. et un élève a demandé si les trisomiques n'étaient pas humains.
On a également dit que les militants étaient difficilement audibles sur le plan philosophique car aujourd'hui il faut avoir une légitimité pour s'exprimer sur ce terrain-là sans pedigree. En France, on a quelques « spécialistes » de la question animale comme De Fontenay mais aussi Corinne Peluchon et Florence Burgat.
GROUPE 3 : On est partis sur l'idée que l'éthique qui était fondée sur l'humanisme, pouvait se fonder progressivement sur des bases moins essentialistes et des critères autres. Nous nous sommes interrogés sur ces critères : la question de la sentience, la douleur, la présence d'un système nerveux central... Est-ce que cette nouvelle éthique doit être fondée sur des critères objectifs ou subjectifs comme notre empathie ? Est-ce que le geste du sacrificateur est très différent de celui qui consiste à consommer de la viande dans un but alimentaire ? Quand on se retrouve autour d'un gigot d'agneau, on soude le groupe sur une notion de supériorité, l'inégalité est présente dans un moment qui semble convivial. Il faut voir l'animal comme inférieur pour pouvoir le consommer. Ces deux notions symétriques se renforcent mutuellement. Il y a aussi le fait qu'on a l'impression d'absorber la force de l'animal.
GROUPE 4 : On a discuté des valeurs de l'humanisme. Il faudrait développer l'empathie et faire la différence entre l'humanité en tant qu'espèce animale et l'humanité comme l'empathie. L'humanité est une définition variable. Il faudrait dire que l'être humain doit faire appel à notre empathie et jouer là-dessus. Si on change les valeurs, notre humanité doit être mesurée à l'aune de nouveaux critères.
GROUPE 5 : On a parlé de l'importance de l'éthologie. Il faudrait plus se définir en tant qu'individus qu'en tant qu'appartenant à un groupe. Il ne faudrait pas définir les animaux comme des vaches, des abeilles, mais plutôt comme des individus. Mettre une identité sur un animal rend le fait de se dédouaner par rapport à ce qu'on lui fait subir plus difficile.
On pourrait également demander à des gens comment ils définissent l'humanité et montrer que leurs critères ne sont pas opérants et que la frontière humain/non humain est artificielle et ne repose sur aucun critère valable. On ne sait pas définir l'humanité. Remettre en cause le concept d'humanité est remettre en cause tout le système juridique car c'est ce qui fonde le droit.
Hélène : Il y a des cas où on se rend compte de notre humanité. Quand j'ai perdu mon mari, je me suis retrouvée seule avec mon chat. Même si je l'adorais, il me manquait quelqu'un de mon espèce et un individu d'une autre espèce ne pouvait pas combler le manque.
Cédric : Dans une société humaine sans animaux, certains gens ne peuvent pas vivre d'un point de vue émotionnel, même s'ils sont avec leurs congénères.