Présentation du collectif Lausanimaliste

Lundi 17 août après-midi

Par le collectif lui-même

Résumé de l'intervention

LausAnimaliste est un collectif militant qui bouscule depuis 2006 le paysage spéciste à Lausanne, en Suisse francophone. Composé d'une quinzaine d'activistes qui partagent une position égalitariste et antispéciste, le collectif organise et participe à une variété de projets ponctuels et de campagnes qui frise parfois l'hyperactivité.

Illes parleront, images à l'appui, de leur mode de fonctionnement, des moyens mis en œuvre et des objectifs fixés. Cette petite présentation constituera donc une occasion de partager tou-te-s ensemble des perspectives sur l'activisme.

Compte-rendu

30 personnes

Cinq membres du collectif lausannois sont venus nous présenter Lausanimaliste.

Le collectif a été créé en 2006. Il avait une thématique assez large, il n'existait pas au début de position idéologique commune. Il y a eu des polémiques (abolition de la viande, droits des animaux...), mais les positions ont évolué grâce aux discussions sur les actions et les campagnes soutenues. Comme les activistes venaient de milieu divers, le mélange de style a abouti à des actions classiques (stands, pétitions...) et modernes (performances dans la rue). L'association s'est ensuite mise en réseau avec des animalistes de la région et du pays, lors de la campagne pour des cirques sans animaux. Depuis deux ans, Lausanimaliste a acquis une stabilité solide et efficace, tout en gardant diversité et fraîcheur.

Les membres se réunissent une fois par semaine et font une action par semaine. Il n'y a pas de poste spécifique et certaines actions s'organisent à peu de personnes. Il n'y a aucune hiérarchisation. En revanche, sur certaines thématiques, il y a une répartition des thèmes (une personne va s'occuper spécifiquement d'un thème et partage sa spécialisation avec les autres). L'humour et l'amitié sont des composantes importantes pour le bon fonctionnement du groupe.

Le groupe a pour objectif d'être présent dans la ville de Lausanne pour informer, amener au changement le public, mais aussi les entreprises. Chaque action a une revendication précise. En voici quelques-unes :

- actions pour l'interdiction de la fourrure et contre la vente de fourrure en ville de Lausanne

- campagne contre le cirque NOCK en ville de Lausanne

- pétition contre le massacre des renards en ville de Lausanne

- tracts distribués à la sortie de l'assemblée générale d'une entreprise de boucherie pour informer les actionnaires de ce qu'ils financent

- campagne AZOT (www.azot.ch)

- happening contre le cirque KNIE

- fléchage (happening stigmatisant les personnes portant de la fourrure)

- campagne contre les produits Philip Morris

- manifestation devant un abattoir...

Le groupe tente de mener le plus d'actions possible et chacun apporte ses compétences. Leurs moyens : créativité, autoproduction, autofinancement, impact environnemental réduit au minimum.

Lausanimaliste a finalement évoqué les difficultés auxquelles ils sont confrontés. En interne, le fait de s'engager dans de nombreux projets entretient la dynamique mais dilue les énergies, ce qui donne un impact moins fort et moins percutant aux campagnes qui exigent une efficacité à long terme. Ils ont également évoqué la difficulté d'intégrer de nouveaux activistes tout en maintenant une ligne politique claire. En externe, ils ont signalé qu'un activiste a été condamné par la justice pour non-respect des clauses lors d'une action barquette. Cela constitue l'aboutissement de la dégradation progressive des rapports avec les autorités. En effet, la police met une ardeur grandissante à mettre des bâtons dans les roues du groupe. Par exemple, elle autorise une action mais impose des clauses qui rendent de fait l'action impossible (les autorités ont demandé, par exemple, que l'action barquette se fasse sans faux-sang et avec des militants habillés). Ils exigent également de connaître le texte qui va être distribué. Ils autorisent les actions mais imposent des endroits déserts. D'autre part, les médias restent intéressés par des actions spectaculaires et n'hésitent pas à détourner les propos des militants pour pimenter leurs articles. Exemple de déformation monstrueuse des propos.

Cela laisse à croire que tout est fait pour pousser le groupe à commettre des actions clandestines : la police en rendant difficiles l'organisation d'actions légales, les médias en recherchant le sensationnel.