«Les enfants et la question animale»

Dimanche 16 août après-midi

Témoignages de parents, enfants et ex-enfants

Résumé de l'intervention

Tous les enfants aiment les animaux, mais la plupart d'entre eux n'ont pas la chance de grandir dans un milieu qui les encourage dans ce sentiment.

Souvent, les enfants qui expriment la volonté d'arrêter de manger les animaux en sont empêchés par leurs parents, qui sont convaincus - par manque d'information médicale impartiale - qu'une alimentation végétarienne nuirait à la santé de leurs enfants.

Quant aux parents et enfants qui décident de dire « non » à l'exploitation des animaux, ils doivent faire face à plusieurs difficultés : la réprobation de la famille, les problèmes pratiques lors de l'insertion de l'enfant en communauté, la peur des « représailles » des services sociaux, l'inaptitude du corps médical...

Dans cette rencontre, des végétariens et des végans jeunes et moins jeunes parleront du fait d'arrêter de manger les produits animaux alors qu'on est enfant dans une famille « omnivore » et dans un monde spéciste, et nous raconteront leur expérience en tant qu'enfants ou en tant que parents.

Témoignages

Pendant l'intervention ont été lus le témoignage d'une adolescente végane et celui d'une jeune femme qui aurait voulu être végétarienne pendant son enfance.

Compte-rendu

Laure, maman vegan, a d'abord commencé à évoquer le rapport instinctif entre les enfants et les animaux : le fait que l'enfant (sauf troubles du comportement) a une tendance innée à être bienveillant envers les animaux ; il est lui-même souvent perçu comme un petit animal, au sens où, encore aujourd'hui dans notre société, il n'est pas considéré comme une personne à part entière, il est dépendant de la famille dans laquelle il vit… Elle a également parlé de la fascination des enfants envers les animaux.

Elle nous a diffusé des extraits de dessins animés destinés aux enfants pour nous montrer que la « culture jeunesse » valorisait les animaux domestiques, les animaux sauvages mais considérait la pêche et la consommation de viande, poissons et sous-produits animaux comme normales. Puis elle nous a raconté son expérience de maman vegan d'une fillette de deux ans et demi, incluant sa grossesse.

Cécile nous a ensuite raconté ses trois « naissances » végétariennes : refusant la viande à l'âge de quatre ans, elle a été forcée par ses parents à en manger jusqu'à l'âge de dix ans, âge auquel elle a obtenu la permission de ne plus manger les animaux, permission accordée à la condition tacite d'accepter que son végétarisme soit considéré comme une anormalité, ce qui a déclenché une grande détresse morale et une relation malsaine à la nourriture. Ses troubles alimentaires ont disparus à l'âge de 29 ans, lorsqu'elle a rencontré d'autres végétariens et a rationalisé et assumé son végétarisme.

Pour finir, Laure a lu le témoignage de Laura, une jeune vegan de quatorze ans.

La discussion qui a suivi a suscité les réflexions suivantes :

- est-il pertinent de concevoir et d'élever des enfants vegan dans le monde d'aujourd'hui ?

- les difficultés sociales pour l'enfant vegan, les différentes manières dont il peut assumer (ou non) son végétarisme ;

- les risques sanitaires que peut courir l'enfant dans une société où il n'existe pas de suivi médical adapté pour les végétaliens ;

- la possibilité pour les parents d'être accusés de maltraitance et de se faire enlever leurs enfants.