Roméo Bondon - Aux origines socialistes de l'animalisme : contester la récupération capitaliste de la cause animale

Roméo Bondon est membre de la revue Ballast et a coordonné avec Elias Boisjean l'anthologie Cause animale, luttes sociales (Le Passager clandestin, 2021) qui fait d'ailleurs l'objet d'un atelier lecture le lendemain de cette conférence.

Il est toujours bon de trouver de glorieux précédents pour légitimer un engagement politique. À propos des animaux ils ne manquent pas — on ne cesse, en ce sens, de célébrer l'antique pratique de régimes non-carnés. Mais, bien souvent, on en reste là : un régime alimentaire, sans qu'on entrevoie un poil ou une écaille, ni qu'une perspective sociale ne soit réellement mise en avant.

C'est de cette dernière dont il sera ici question : là où la question animale se trouve dépolitisée ou considérée comme un enjeu strictement alimentaire, il semble important de rétablir une tradition militante alternative. Depuis 150 ans, en effet, socialistes de tous bords – réformistes, communistes, anarchistes – et de toute sensibilité – féministe, antiraciste, écologiste – se sont battus aussi pour et avec les animaux.

Après avoir rappelé le rôle de ces figures dans l'histoire sociale des animaux, j'introduirai un débat sur les relations qu'entretiennent aujourd'hui les théoricien·nes et les militant·es animalistes avec le système économique capitaliste. Celui-ci a produit les conditions actuelles d'exploitation des animaux, qu'ils soient sauvages, d'élevage ou domestiques : manquer de le contester revient à oublier les causes de ce contre quoi nous luttons.

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