Pierre Sigler - L'antispécisme est-il condamné à rester cantonné à gauche ?

Par Pierre Sigler, rédacteur aux Cahiers antispécistes et chargé de recherches documentaires pour l'association suisse Pour l'Égalité Animale.

À l’heure actuelle, les antispécistes sont très majoritairement de gauche. Or, ils ont vocation à convaincre la majorité, qui n’est pas de gauche.

Est-ce accidentel, parce que l’antispécisme est né chez les progressistes et s’exprime dans un langage de gauche, ou est-ce parce l’antispécisme est intrinsèquement une manière progressiste de traiter la question animale ?

La réponse peut sembler triviale : l’antispécisme est par définition un projet progressiste donc par définition de gauche. Les choses ne sont pourtant pas aussi simples. De fait, la gauche n’accepte guère plus l’antispécisme que la droite. Je défendrai l’idée que le clivage politique repose plus sur des différences socio-psychologiques que des différences idéologiques, qui ne cessent de varier. Or, le discours antispéciste ne s’adresse qu’à un seul profil socio-psychologique.

Je proposerai des pistes pour élargir ce discours. Notamment, la diversité d’opinion, la diversité la plus précieuse de toutes.

Traces de la présentation

Le texte de cette conférence a été enrichi et publié sous forme d'un article dans la revue L'Amorce en mars 2020 : « La psychologie morale et politique au service des animaux ».