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Réjane Sénac - De la radicalité d'un commun dans l'altérité interdépendante du vivant : une égalité relationnelle au-delà de l'hégémonie moderne
Par Réjane Sénac, directrice de recherche CNRS et enseignante en science politique, autrice de L'égalité sans condition. Osons nous imaginer et être semblables (éd. Rue de l'échiquier, 2019).
Dans une société française contemporaine caractérisée par la libération de la parole et des modalités d’actions multiples en particulier dans le sillage de Nuit Debout, #MeToo et des Gilets Jaunes, l’articulation entre les urgences écologique et sociale, et les réponses à y apporter font débat. En lien avec mes recherches antérieures, ma question de départ était de comprendre la place et le rôle du principe d’égalité dans l’imbrication/tension entre la justice sociale et écologique. Mon hypothèse était qu’au-delà des spécificités de l’engagement, en termes de publics concernés et de répertoires d’action, l’adhésion commune au projet égalitaire faisait synergie, voire convergence, dans la dénonciation des injustices et dans l’élaboration de propositions alternatives.
En complémentarité avec les études quantitatives sur les mouvements de protestation tels que les Gilets Jaunes et les grèves climats, ma recherche interroge ainsi la place du principe libéral et républicain d’égalité dans le lexique et la narration des militant.e.s et des activistes féministes, antiracistes, écologistes, anti-spécistes et/ou de lutte contre la pauvreté. J’ai ainsi effectué 120 entretiens entre fin juin 2019 et mai 2020. Face au diagnostic de crise globale au sens à la fois de globalisée et de transversale aux dimensions économique, sociale, écologique, les personnes interviewées ont pour point commun de souligner l’interdépendance des dominations et le discrédit des réponses apportées par ce qui est associé à l’institution (politique, économique et médiatique). Un « ennemi commun » se dessine clairement sous les traits d’un capitalisme sexiste, raciste, écocide et spéciste. De plus, le respect de la diversité des tactiques (du plaidoyer à la remise en cause de la frontière violences légitimes/non-violence) et de la parole des « premier.e.s concerné.e.s » constituent des quasi consensus sur le « comment » de l’émancipation. Une radicalité fluide est ainsi revendiquée dans le dépassement des approches réformistes (trop lente et superficielle), de la hiérarchie des luttes et des frontières spatiales et identitaires. L’enjeu est de tendre vers une interdépendance respectueuse de tout le vivant dans le dépassement d’une modernité centrée sur la sacralisation de l’homme maître et possesseur de la « nature » et d’une croissance illimitée comme étalon de l’épanouissement individuel.